Faire rebondir notre outil d’éditorialisation

Par http://scorpiondagger.tumblr.com/

Maintenant que le projet traverse a rencontré avec succès le public intéressé par les enjeux patrimoniaux, nous voulons pérenniser l’opération en permettant aux acteurs du tourisme, de l’enseignement et de la culture de créer des usages du même type.

Nous souhaitons donc transformer notre application d’édition – actuellement encore au stade du prototype – en un outil générique utilisable par les professionnels, du tourisme, de la culture, mais aussi de l’éducation.
Nous sommes en effet convaincus du potentiel de cet outil pour des usages pédagogiques: en histoire-géographie, littérature, philosophie, arts plastiques, mais aussi de manière plus transversale dans le cadre d’une « éducation à la citoyenneté », à travers l’analyse critique des médias et la sensibilisation aux usages du numérique, etc.

Pourquoi, comment et avec quels objectifs transformer notre application actuelle en un outil générique ?
Quelques réponses dans les lignes qui suivent…

Par http://scorpiondagger.tumblr.com/

Aller vers ses publics

Les institutions liées à la production ou à la valorisation du savoir (Université, Conservation du Patrimoine, Musée) les opérateurs touristiques, les structures culturelles et patrimoniales ont aujourd’hui besoin d’exister de manière vivante et évolutive au sein des nouveaux usages numériques de leurs publics respectifs.

Chaque entité a donc son site internet, parfois son application mobile dédiée et/ou sa base de données en ligne, souvent aussi des pages Facebook ou des profils sur Twitter ou Instagram pour pousser des contenus sur les réseaux sociaux, là où se trouve le public. En espérant pouvoir convertir l’internaute en spectateur ou en visiteur, voire en le rendant partie prenante active (créateur de contenu, ambassadeur) de son offre…

Chaque entité doit alors faire le même type de travail, avec le peu de ressources humaines et financières disponibles pour communiquer et faire le marketing de son apport à la société.

Force est de constater que très souvent ce travail prend la forme d’un « marathon solitaire ». Il ne porte que très peu de fruits tangibles sur le moyen terme : il y a bien une présence multi-canal plus ou moins évoluée, mais l’expertise et la valeur ajoutée des savoirs produits par les institutions se diluent dans des messages courts qui existent sur des temps de consommation de plus en plus limités.

Au delà d’un « buzz » lié à un évènement porteur, que reste-t-il du savoir original créé par les professionnels ? Que reste-t-il également des expériences individuelles, plus ou moins inspirantes mais toujours authentiques, des utilisatrices et utilisateurs ?

Par http://scorpiondagger.tumblr.com/

Avec une promesse

Partant de ce constat, il existe une problématique encore plus difficile à appréhender que celle de garantir une profondeur et une pérennité à ses messages : comment s’adresser de manière personnalisée et vivante à son public, c’est-à-dire de pouvoir converser potentiellement avec chaque utilisateur ?

Les attentes du public sont fortement influencées par l’expérience personnalisée permise par les Facebook, Google, Amazon et consorts : au-delà de la qualité très variable de chaque contenu consommé sur ces plateformes, ce que le visiteur cherche est avant tout une expérience utilisateur individuelle, émotionnelle, organique.

Qu’Internet se mette à son échelle, respire au rythme de sa propre respiration, accueille comme un organisme bienveillant (car non hiérarchisant) ses idées, ses images, ses questions…

Comment alors les institutions culturelles et le monde du tourisme peuvent-ils proposer ce type d’expérience, sans tomber dans le piège de tout pousser sur les réseaux sociaux, comme c’est de plus en plus le cas ? Ce n’est pas parce que c’est gratuit et simple à faire que c’est un bon calcul : les intérêts de Facebook ou de Google diffèrent grandement de ceux des producteurs de contenus…

Par http://scorpiondagger.tumblr.com/

Pour vivre une expérience

La question principale se résume donc comme suit : comment les acteurs susmentionnés peuvent-ils continuer de produire des contenus et des informations (c’est leur métier de base), tout en proposant une expérience utilisateur engageante et originale, qui puisse véritablement valoriser leurs contenus et servir leurs missions ?

Simplement à partir de leur expertise existante.

Comment les professionnels de ces structures peuvent-ils ajouter une « couche » (un contexte, des mises en relation principalement) qui sera publiée en même temps que leurs contenus, de manière à structurer leur offre comme un tout (avec le fond, la forme et la manière qui s’entrelacent avec cohérence) ?

L’équipe de développeurs du projet traverse a mis au point durant l’année 2017 un outil d’édition web collaboratif qui répond à ces questions de manière très concrète. Cet outil permet actuellement aux institutions partenaires de créer des liens et de tisser des histoires à partir de fiches descriptives.

L’utilisateur final peut consulter des informations structurées et maîtrisées, tout en ayant la possibilité de découvrir dans le flux vivant et évolutif des contenus publiés une invitation à explorer ce qui fait la richesse de notre patrimoine culturel partagé.

 

Développer un outil web pérenne

L’enjeu actuel est de pouvoir profiter de l’expérience du projet et de l’outil traverse pour proposer, une fois le financement et les partenaires trouvés, cet outil d’édition novateur à toute structure ayant besoin d’apporter des réponses aux questions posées dans ce texte.

Cette application s’intègrerait de manière complémentaire dans l’écosystème d’outils métier utilisés par les collectivités publiques en charge d’amener la culture vers les divers publics. En effet, l’application d’édition traverse permet déjà d’ajouter simplement, à partir des fiches existantes dans les bases de données institutionnelles, des mises en relation entre des lieux, des objets, des personnages, des évènements ou des médias.

Ces mises en relation ne sont pas uniques et figées : à partir d’ associations d’idées (de La nouvelle Héloïse de Rousseau au Frankenstein de Mary Shelley, des rives du Léman à la Mer de Glace) elles forment une chaîne “organique” multi-potentielle, avec laquelle il est possible d’entrer en dialogue, en tant qu’utilisateur.

La méthode traditionnelle de transmission des savoirs est basée principalement sur la publication de monologues (livres, conférences, expositions, films, visites guidées, etc.) sur un mode top-down.
Or, avec l’utilisation exponentielle des smartphones et des réseaux sociaux, le public est de plus en plus habitué à entrelacer les messages individuels au sein de dialogues qui n’ont plus de contraintes ni de temps, ni de territoire – ni même de support.
La plupart du temps, sur un mode transversal en bottom-up

C’est cet usage personnalisé, sur un mode dialogique, évolutif et vivant, que nous souhaitons permettre et accompagner avec l’outil développé. Plutôt que d’exposer sous forme d’un silo de savoir vertical une énième base de données vers le public, nous avons misé sur le potentiel d’appropriation permis par les mises en relation entre les savoirs, les usages, les besoins et les questions à résoudre.

Au final, la société bénéficie non seulement des “objets du savoir” (les fiches, les publications, etc.) en provenance des institutions spécialisées, mais peut tirer un bénéfice immédiat de l’expertise qui s’expose de manière transversale et vivante à partir de la logique des relations ajoutées par-dessus ces “objets du savoir”.

Ou dit autrement : en ajoutant pour chaque objet un contexte spécifique, des mises en relations objectives et des associations d’idées subjectives, on augmente la chance qu’un de ces “objets du savoir” puisse être trouvé dans le vertigineux océan des contenus (via une recherche, sur les réseaux sociaux).

Et une fois qu’une pépite est trouvée avec la perspective d’un filon à exploiter, les citoyens curieux et entreprenants que nous sommes vont vouloir creuser plus loin…

Par http://scorpiondagger.tumblr.com/

À partir de l’existant

Cet outil d’édition collaboratif nous permet aujourd’hui d’offrir au public l’utilisation personnalisée et vivante de notre application mobile traverse.

La promesse de l’application mobile rencontre à notre avis un vrai besoin auprès de ces utilisateurs potentiels : le fait de pouvoir être partie prenante des enjeux de transmission de ce qui fait culture, de ce qui est considéré comme patrimoine ou l’histoire du territoire franco-suisse.

Les fonctions principales de l’application d’éditorialisation, en l’état actuel:

  • Création de fiches. Via un formulaire qui permet d’éditer et de mettre à jour 5 types de fiches.
  • Création de playlists. Via un éditeur simple qui permet d’ajouter et de mettre à jour des fiches dans une playlist.
  • Gestion des playlists recommandées. Pouvoir gérer les playlists mises en avant dans l’application mobile (les “coups de cœur”).
  • Modération des photographies uploadées par le public via l’application mobile.
  • Création et gestion des utilisateurs (rôles, droits).
  • Gestion du profil. Nom, image, site web, mot de passe.

 

Imaginer et construire la suite

Nous sommes en train d’étudier plusieurs pistes pour trouver des financements et des partenaires pour continuer de développer l’application.
À bientôt ici sur ce blog pour plus de nouvelles.

Par http://scorpiondagger.tumblr.com/