Traverse : l’esprit de patrimoine

Switzerland Tourism650 × 365 Panorama Bourbaki Lucerne

Traverse. Invitation au vagabondage, dans les patrimoines d’un pays frontalier

Traverse est un outil de partage de la connaissance qui se déploie à travers les paysages, les sites, les monuments, les musées, les terroirs, les fêtes… de ce vaste territoire franco-helvétique.

Ce pays d’alentour entre Suisse et France est un vaste monde, un territoire-frontière qui recèle des trésors, un espace où la surprise abonde… Quand bien même croirions nous bien le connaître, une réserve d’inconnu est encore présente au détour de la route.

Il s’agirait ce faisant d’aiguiser la curiosité de nos contemporains, en incitant citoyens et visiteurs à parcourir les paysages, villes et villages de cette vaste région ; de découvrir et d’explorer, de ressentir et d’imaginer, de dire et de qualifier… et ainsi de (se) raconter la présence des sociétés humaines dans la longue durée de l’histoire, à travers certains éléments du patrimoine caractéristiques de cette région frontalière organisée le long du bassin du Rhône, à cheval sur les massifs des Alpes et du Jura et les grands lacs.

Explorer et raconter le territoire franco-helvétique autrement

Le regard des voyageurs, des visiteurs itinérants qui découvrent ce territoire n’est pas de même nature que celui de ceux qui le vivent au quotidien. La vue du dedans est utilitaire, sociale et politique ; la vue du dehors n’est pas familière, elle est attentive à l’effet de surprise, à l’exotisme. On s’étonne, s’amuse d’un détail, se passionne pour une expérience que d’autres jugeraient banale – ou qu’en d’autres circonstances on jugerait insignifiante. Néanmoins, il ne faut pas en rester aux oppositions trop simples du dedans et du dehors… car ce serait passer à côté de l’esprit du patrimoine, qui suppose le partage du sensible et donc l’existence d’un commun.

Traverse nous invite en effet à (re)faire connaissance avec cette région que nous habitons, à concilier vues du dedans et du dehors. Un lieu peut en effet se dire de maintes façons, selon le contexte du moment, avec des mots et des modes de narration divers et variés, renvoyant à toutes les nuances de notre langue commune – qu’on appellera par commodité français – des idiomes (dialectes, patois, parlers locaux d’hier et d’aujourd’hui) et autres accents régionaux qui l’enrichissent de mille façon.

Ne pouvant prétendre à l’exhaustivité, des choix subjectifs ont été effectués par les différents protagonistes du projet, puis par effet rhizomique, d’autres protagonistes (des chercheurs, des artistes, des citoyens, jeunes et moins jeunes)  seront invités, ou s’inviteront à dire « leur patrimoine » ou leur « rapport au patrimoine » : exprimant ainsi confluences, divergences, à travers d’infinis palabres… Ainsi seront convoquées à la fois « mémoire savante » et « mémoire populaire » des lieux, sites, objets…

Traverse voudrait en effet rendre accessible à tous cette riche matière grâce à des outils numériques aux possibilités de valorisation inouïes des expériences du patrimoine.

Traverse outil convivial et ludique, part de l’univers familier (intime) – maison, quartier, village, paysage – ou du lieu de vacances de chacun et invite à un voyage dans le temps… à partir de ses propres représentations du pays et de son histoire. Le patrimoine c’est donc aussi qui ce qui me parle, me touche, m’émeut et me transporte.

Ainsi le patrimoine – non pas embaumé, mais bien plutôt revivifié – peut-il agir en nous et nous donner à penser le monde dans toute sa complexité, hier, aujourd’hui pour demain.